Les Étoiles du Classique
un nouveau festival pour éclairer l’avenir
Violoniste et Directeur artistique des Étoiles du Classique
Tout est parti de cette idée un peu folle : inviter de jeunes musiciens à un rendez-vous convivial en plein air, pour créer une interaction un peu différente par rapport aux programmations classiques. Car mon point de départ c’est de chercher comment amener un public plus large aux concerts.
J’ai donc imaginé des concerts en plein air, détendus et chaleureux, des moments de rencontre et de poésie accessibles à tous, peu importe les connaissances musicales, l’âge, la situation sociale, tout cela en enlevant la barrière que peut représenter la salle de concert traditionnelle où tout le monde n’ose pas entrer.
J’aimerais inviter notamment des jeunes comme moi, mais qui ne connaissent pas cet univers du “classique”, mais avec qui je me sens lié car nous appartenons à la même génération et nous traversons ensemble la même époque difficile.
Aussi, à l’heure où une partie de nos vies se déroule en virtuel, je voulais créer un lieu de rendez-vous avec de vraies rencontres humaines en faisant vivre des moments inoubliables.
Il y a plusieurs significations derrière ce nom. Les étoiles, ce sont celles de la nuit d’été qui rappellent que les concerts se déroulent en plein air, mais ces étoiles, ce sont aussi ces jeunes talents de la musique classique qui sont conviés. C’est aussi un clin d’œil à la danse.
“Classique”, parce que c’est le mot qui permet le plus facilement d’identifier la musique qu’on y donnera, pourvu que ce choix ne soit pas perçu comme délimitant une frontière stylistique fermée mais bien au contraire comme un lien de rencontre qui pourra également accueillir d’autres styles musicaux.
Notre philosophie est de réunir ensemble de nouveaux talents et de créer ainsi des moments de rencontres entre les artistes. Nous voulons inviter de jeunes musiciens non seulement pour leurs qualités artistiques mais aussi pour leur sensibilité, leur générosité et leur envie de partager des moments d’échanges forts avec le public.
Ces artistes sont issus des meilleurs conservatoires nationaux ou internationaux et se sont déjà fait remarquer pour leurs qualités instrumentales et le prestige de leur parcours, mais aussi pour leurs qualités humaines.
Notre idée est que le festival reste d’abord un tremplin pour ces jeunes talents qui sont les grands artistes de demain. Nous souhaitons que le festival devienne une référence qui éclaire l’avenir et qui sache innover dans le bon sens du terme, c’est-à-dire en ne se limitant pas à une logique exclusivement économique comme cela se passe trop souvent.
Nous essaierons également de créer davantage de liens avec d’autres univers musicaux et d’inventer de nouveaux formats de rencontre avec le public. Nous souhaitons aussi développer de nouveaux partenariats pour rendre notre structure pérenne.
Le Conservatoire de Paris est une institution quasi-sacrée avec plus de 200 ans d’histoire. Nous souhaitons aider les étudiants qui en sortent en leur offrant une certaine visibilité et en les accompagnant dans leur insertion professionnelle, qui n’est pas toujours un moment facile, surtout aujourd’hui.
C’est pourquoi nous accueillerons notamment pour cette seconde édition, en partenariat avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) et l’École Normale Cortot, le Festival favorise l’insertion professionnelle de ces jeunes artistes : 65 jeunes solistes se produiront au Festival, et plus de 70 musiciens talentueux, étudiants et alumnis rejoindront l’orchestre des Jeunes d’Île-de-France (OJIF) pour un concert sous la baguette de Jean-Claude Casadesus.
L’autisme est une cause qui me touche tout particulièrement. J’aimerais ouvrir les portes des concerts aux personnes atteintes par ce handicap pour qu’elles puissent profiter avec nous de la magie de la musique live, et profiter des moments de joie qu’offriront tous ces concerts. Le rôle de la musique est pour eux primordial, c’est un soin important des troubles de l’autisme. Elle leur permet de s’épanouir, de communiquer et de s’exprimer à travers le langage des émotions afin de partager des moments intenses avec les autres. C’est pourquoi nous accueillerons dans le public du Festival plus de 100 jeunes en situation d’autisme et leurs accompagnateurs.
Ce projet n’aurait jamais pu avoir lieu sans la rencontre décisive avec Patrick Petit, grand mécène au Conservatoire National de Musique et de Danse de Paris. La complicité forte et le duo que nous formons à la tête du festival est assez inédite. Nous partageons une même vision et nous nous rejoignons sur les mêmes enjeux. Patrick Petit aide et soutien depuis longtemps beaucoup de jeunes artistes de grands talents à se lancer. Aujourd’hui, nombre d’entre eux jouent sur les plus grandes scènes du monde entier. Je pense qu’il devrait être un exemple et une inspiration pour beaucoup de personnes qui cherchent et aimeraient aider la musique classique et défendre son avenir. Dans le cadre de son mécénat au Conservatoire, j’ai pu être sélectionné pour réaliser mon premier enregistrement “Folk” il y a deux ans maintenant, sorti sous le label Mirare. Suite à cette première rencontre, Patrick m’a rejoint dans la préparation du festival que j’ai souhaité créer pour aider les jeunes artistes de ma génération.
Je suis entouré sur ce projet par une merveilleuse équipe de 50 bénévoles, notamment au sein de l’association qui organise l’évènement mais aussi par la mairie de Saint Germain en Laye, qui a su nous faire confiance dans le lancement de ce projet inédit.